L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail endosse les conclusions et recommandations du CES « Évaluation des risques liés aux milieux aériens » présentées ci-dessus. Cette expertise a permis d’estimer un impact sanitaire, et certains coûts associés, généré par l’ambroisie à feuille d’armoise en France métropolitaine. Ces résultats désignent l’ambroisie comme une problématique de santé publique à l’échelle nationale, tant sur les territoires où son implantation est forte que sur des régions nouvellement ou encore peu infestées. L’impact de l’ambroisie sur la santé et le bien-être des populations ne doit pas être banalisé. Les éléments d’analyse économique développés dans la présente expertise s’inscrivent dans une perspective sociétale, d’intérêt pour le gestionnaire public. Par rapport aux deux grandes familles d’approches examinées par les experts (approche financière, approche économique), l’approche dite économique a été ici privilégiée. En pratique, il existe une large palette d’approches possibles suivant les lignes de coûts intégrées dans l’analyse. L’Anses rappelle que l’important est de faire un choix éclairé sur le périmètre des familles de coûts à prendre en compte : au regard de la question soulevée, tout d’abord, et au regard des données disponibles d’autre part. Au-delà, la Page 24 / 29 Avis de l’Anses Saisine n°2018-SA-0088 possibilité de comparer les résultats avec des analyses pour d’autres territoires ou d’autres problématiques sanitaires est également un point à prendre en compte dans la définition du périmètre d’analyse, mais cela n’est pas toujours faisable. L’Anses souligne l’importance de contrôler la propagation de l’ambroisie. Les efforts soutenus dans les territoires où la plante est présente doivent être poursuivis afin de contenir les populations. Des actions doivent également être développées dans les zones de front de propagation afin d’endiguer l’expansion de la plante. Ces zones représentent de fait un enjeu majeur pour les acteurs de la lutte. A cet égard, l’Anses appuie la recommandation des experts pour pallier l’absence de prise d’arrêtés préfectoraux dans ces zones de front en vue, notamment, de favoriser la coordination interservices au niveau territorial. Plus largement, la présente expertise vient compléter les travaux de l’Agence sur les impacts sanitaires des pollens dans l’air ambiant, des moisissures dans le bâti, et des moisissures dans l’air ambiant – en France métropolitaine et en départements et régions d’Outre-mer (DROM), en s’intéressant spécifiquement aux données relatives à l’ambroisie. Ces différents travaux d’expertise de l’Anses font ressortir l’importance d’améliorer la représentativité du réseau de surveillance des pollens et des moisissures dans l’air ambiant en France métropolitaine et en DROM dans une optique de santé publique. Une telle avancée en matière de surveillance permettrait une meilleure caractérisation de l’exposition de la population générale et servirait à l’ensemble de la chaine de modélisation visant la prédiction des niveaux de ces polluants dans l’air ambiant.