Depuis la découverte du hanneton japonais (Popillia japonica) en Italie en 2014, l’insecte a été officiellement identifié en Suisse le 21 juin 2017, en bordure de la frontière italienne, dans le canton du Tessin. Depuis, le foyer s’est étendu et les autorités suisses ont décidé de passer d’une stratégie d’éradication1 à une stratégie d’enrayement2 en novembre 2020, comme l’ont fait également les autorités italiennes, l’éradication n’étant plus considérée possible dans les zones délimitées.

Organisme de quarantaine prioritaire classé en annexe IIB du règlement 2019/2072, Popillia japonica fait l’objet d’une lutte obligatoire et d’un plan national d’intervention sanitaire d’urgence (PNISU), conformément au règlement européen (UE) 2016/2031. La France est directement menacée du fait de la proximité géographique de la présence de l’insecte (régions du Piémont et de Lombardie en Italie, Tessin en Suisse), de la rapidité constatée de propagation de l’insecte, des difficultés rencontrées par les pays infestés pour contenir sa propagation, du risque de transport via les voies de communication (comportement auto-stoppeur de l’insecte) et des flux importants de végétaux entre l’Italie et la France. Dans ce contexte, l’Anses est sollicitée afin d’améliorer la surveillance dans le but d’une détection précoce de l’insecte et de préparer au mieux les services de l’État à la mise en place de mesures conservatoires dans le cas d’une suspicion et à la mise en œuvre de lutte dans le cas d’une confirmation de foyer. Ces éléments seront intégrés dans le futur PNISU en cours de rédaction. Il s’agit d’examiner, au travers des différentes étapes d’une évaluation du risque simplifiée, les questions particulières suivantes : A/ Evaluation du risque pour optimiser la surveillance et la détection précoce de l’insecte i. Analyse globale de l’organisme nuisible (cycle biologique, symptômes) ii. Liste des plantes hôtes et leur répartition dans la zone d’analyse du risque phytosanitaire (zone ARP) : parmi les espèces végétales hôtes, quelles sont celles qui sont susceptibles d’attirer préférentiellement le hanneton japonais sur le territoire français et doivent faire l’objet d’une attention particulière ? iii. Analyse des filières d’entrée : quelles sont les filières d’entrée (végétaux, marchandises, autres) ainsi que les zones et structures à privilégier pour la surveillance ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour une détection la plus précoce possible de l’insecte ? iv. Analyse de la probabilité d’établissement dans la zone ARP : quelles sont les zones d’établissement potentielles afin d’ajuster la surveillance en zone exempte de l’organisme nuisible ? v. Analyse de la probabilité de dissémination dans la zone ARP vi. Analyse de l’impact dans la zone ARP vii. La surveillance du territoire : quelle serait l’estimation des paramètres suivants, nécessaires au calibrage de la surveillance: - ordre de grandeur quantitatif de la sensibilité des méthodes de surveillance ; - détermination des principaux facteurs de risque de présence de l’insecte et méthodologie d’estimation quantitative du niveau de risque relatif en fonction de ces facteurs ? B/ Recommandations de mesures de gestion pour la surveillance et la lutte en cas de foyer : viii. Les mesures à prendre en cas de première détection dans un objectif d’éradication ix. Les méthodes de lutte ou les stratégies de gestion envisageables pour réduire la dissémination de l’organisme dans un objectif d’enrayement.  

Ces stratégies peuvent inclure une palette diversifiée de mesures : application d’insecticides, piégeage de masse, méthodes culturales, méthodes de lutte physique, prophylactiques, mobilisation de méthodes non chimiques ou de biocontrôle, restrictions de mouvements de marchandises les plus à risque à l’intérieur de chaque zone dans la zone délimitée d’une part et de la zone délimitée vers l’extérieur d’autre part. Les périodes favorables à la mise en œuvre de ces stratégies et leur efficacité seront à prendre en compte. Le choix des méthodes de lutte et des stratégies de gestion envisageables prendre en compte la situation phytosanitaire au moment de la détection et sera fait en fonction de l’objectif d’éradication ou d’enrayement.